Christophe Chaillot prend la tête de l’Institut français

Le Jurassien a pris ses fonctions le mois dernier. Fort d’une quinzaine d’années d’exercice dans le réseau culturel français à l’étranger, il déborde de projets et d’enthousiasme.

 

 

A peine a-t-il posé ses valises que Christophe Chaillot se sent déjà un peu comme chez lui. «Les odeurs, les couleurs, l’architecture, la proximité linguistique… J’avoue que le premier ressenti est très positif», clame le nouveau directeur de l’Institut français de Marrakech. Il faut dire que l’Afrique et le monde arabe ne lui sont pas du tout étrangers. En effet, avant d’être nommé à la tête du pôle Langue et Plurilinguisme de l’Institut français de Paris, où il est resté six ans, Christophe Chaillot avait exercé une quinzaine d’années dans le réseau culturel français à l’étranger, notamment à Gaza, Dakar ou encore Beyrouth. Du coup, débarquer à Marrakech ne l’a pas effrayé, loin de là. Il se dit même enthousiaste à l’idée d’avoir été nommé dans une ville où l’Institut français s’est toujours distingué par son dynamisme. «Quand j’étais à Paris, note-t-il, j’avais une vision globale des choses, puisque je travaillais avec 150 directeurs d’Instituts français et 200 directeurs d’Alliances françaises. J’étais toujours surpris de voir que tout ce qu’on proposait d’innovant depuis Paris était repris et approfondi à Marrakech. Que ce soit pour des projets sur le numérique, le label multilingue pour les professionnels de l’hôtellerie, sur la danse, le cinéma, la coopération universitaire… Il y a une réelle dynamique et je me réjouis de poursuivre ce qui a été mis en place par mon prédécesseur» (Ndlr, Christophe Pomez a été nommé directeur des affaires culturelles de la Martinique en mars dernier).

 

Arrivé aux fonctions en septembre, le nouveau directeur a aussitôt pris le pouls de son équipe, qui se compose de 32 salariés auxquels viennent s’ajouter 120 professeurs vacataires qui donnent des cours de français à plus de 11.000 personnes. Plaçant d’emblée la dimension collective au coeur de son action, il a également apporté une touche finale à la programmation de la nouvelle saison culturelle et artistique (cinéma, médiathèque, expositions, débats d’idées à la maison Denise Masson, etc.) qui sera inaugurée le samedi 12 octobre par une journée portes ouvertes dans le parc et les locaux de l’Institut. Les projets qui lui sont chers devraient également jouer les premiers rôles dans les mois à venir. Il pense par exemple aux salles de cours de langue, qui vont être rénovées, ou encore à l’espace Dar Moulay Ali, où du nouveau est en préparation d’ici la fin de l’année. «On a décidé de le transformer en musée numérique en s’appuyant sur l’exemple des projets Micro-Folies en France.» Et d’ajouter : «Cet espace sera accessible à tous, en particulier aux plus jeunes Marocains, qu’on souhaite mobiliser en favorisant une approche vulgarisée de l’art. Enfin, on veut que cet espace vive toute l’année au rythme des événements de la ville.» Lesquels ne manqueront pas en 2020 puisque, rappelons-le, la ville de Marrakech a été désignée comme la prochaine capitale africaine de la culture.

 

Par : Jérémy Beaubet