Il est aujourd’hui l’un des porte-étendards du cinéma français, Olivier Nakache doit son ascension à sa passion et à sa détermination, mais aussi à la synergie émanant de sa rencontre avec son binôme Éric Toledano. C’est à ce duo emblématique que l’on doit quelques pépites du septième art tricolore, dont les films “Nos jours heureux”, “Intouchables” ou encore “Samba”. La Tribune de Marrakech a rencontré le réalisateur autodidacte durant son break marrakchi.

 

 

Pendant que les jeunes de son âge se rêvaient footballeurs, vétérinaires ou pilotes d’avion, Olivier Nakache n’avait qu’un objectif dans sa ligne de mire : faire du cinéma. “J’étais passionné et animé par cette envie assez tôt. Toutefois, quand on habite la banlieue parisienne, sans aucun contact dans le milieu et quand on ne s’autorise pas à dire je vais faire des films, on essaye d’avancer avec nos moyens du bord”, nous explique Olivier Nakache. Une fois son bac en poche, le Suresnois a eu la bénédiction de ses parents pour réaliser ses aspirations, mais aussi la chance de croiser son alter-égo Éric Toledano à l’âge de 18 ans. De cette rencontre est né le tandem de réalisateurs : “C’était loin d’être facile à notre époque, il fallait trouver une caméra, de la pellicule… aujourd’hui, avec un smartphone, on peut tourner un film et faire un montage. Nous avons alors commencé par les courtsmétrages dans un premier temps, avec ‘Les petit souliers’ qui réunissait Gad Elmaleh et Jamel Debbouze à l’affiche en 1999. Les courtsmétrages sont l’ADN des réalisateurs, leur carte visite”.

 

Un tandem de choc

Le duo croit alors en sa bonne étoile et franchit le cap par la suite, en s’attaquant aux longs-métrages avec l’ogre du cinéma français Gérard Depardieu à la tête d’affiche de la comédie “Je préfère que l’on reste amis”, sorti en salle en 2005. S’ensuivent d’autres réalisations, à l’instar de la comédie populaire «Nos jours heureux» qui a comptabilisé 1.400.062 entrées à sa sortie en 2006, ou encore “Intouchables”, le film au succès colossal qui est resté le plus longtemps numéro 1 du box-office français et qui a raflé pas moins de 16 prix. “Ce n’était pas un film qui était destiné à cet engouement totalement fou. Tout a commencé en 2003 quand on a regardé un documentaire axé sur la vie de Philippe Pozzo di Borgo. On s’est envolés alors pour Essaouira avec nos notes pour le rencontrer et lui soumettre l’idée, et au bout de trois jours passés avec lui, nous sommes rentrés avec son accord pour lancer cette aventure qui a permis de mettre en lumière la puissance dramatique d’Omar Sy, qui est tout aussi forte que son potentiel comique.”

 

Une pluie de succès s’ensuit avec «Samba», «Le sens de la fête» ou encore tout récemment le film «Hors normes» avec Vincent Cassel et Reda Kateb. Une comédie dramatique mettant en lumière l’autisme en s’inspirant du travail de deux éducateurs. Un dernier né qui tient vraiment à cœur pour le réalisateur : “On est tout particulièrement fiers de ‘Hors normes’, auquel on a consacré deux ans de préparation. Le film traite des cas complexes d’autisme à travers une histoire vraie. Le réalisme est poussé encore plus loin, puisque des jeunes atteints de ce handicap incarnent leur propre rôle”. Sorti en salle fin 2019, “Hors normes” a attiré deux millions de spectateurs et il a même décroché sa première distinction lors du Festival international du film de Saint-Sébastien, à laquelle s’ajoutera peut-être un César avec la nomination de Benjamin Lesieur – qui incarne le rôle de Joseph et qui est atteint de troubles autistiques – dans la catégorie “Meilleur espoir masculin”.

 

Après quelques jours de répit sous le soleil de Marrakech, Olivier Nakache attaque un nouveau chantier, pour le petit écran cette fois-ci. Diffusée prochainement sur la chaîne française Arte, la série “En thérapie” – adaptée de la série israélienne “Be’Tipul” – nous embarque pour Paris, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, à travers une série de séances thérapeutiques.