À l’aube de ses 100 ans, La Mamounia s’est refait une beauté après quelques mois de travaux intenses. Le 16 octobre 2020, la grande dame nous ouvrait enfin ses portes pour se dévoiler sous un autre jour. Un nouveau chapitre s’inscrit dans l’histoire de cette institution sortie tout droit des contes des mille et une nuits.

 

 

Rénover sans dénaturer, surprendre sans métamorphoser, tel a été le challenge de l’opération de rénovation du palace La Mamounia sous la direction et la passion de Pierre Jochem, qui s’est entouré de partenaires aux valeurs communes. Pour honorer ce pari, ce dernier a fait appel au duo emblématique Patrick Jouin et Sanjit Manku de l’agence de design d’espace “Jouin Manku”. Ce tandem singulier et multiculturel jonglant entre l’architecture et le design a rempli avec brio sa mission de redonner une belle dynamique aux espaces existants tout en créant une énergie singulière au sein des espaces du palace.

 

De nouveaux horizons gastronomiques
Mondialement reconnu comme l’un des porte-étendards de la cuisine fusion, le chef Jean-Georges Vongerichten a pris part à cet élan de renouveau en créant deux restaurants qui viennent enrichir l’offre gastronomique de La Mamounia. L’Asiatique se veut une table inspirée de la culture culinaire de l’Asie du sud-est, tandis que l’Italien vient nous plonger de manière élégante dans l’atmosphère unique des trattorias péninsulaires. Un autre monstre sacré du paysage gastronomique français vient contribuer à ces nouvelles expériences culinaires : Pierre Hermé. Tenancier de la boutique éponyme au sein du palace, le célèbre chef pâtissier a pris les rênes de l’ancien salon de thé, qui devient «Le Salon de Thé par Pierre Hermé», ainsi que la direction artistique du Bar Italien où l’on peut déguster ses créations salées qui font chavirer nos papilles autant que ses merveilles sucrées.

Jean-Georges Vongerichten : Chef cuisinier, créateur de concepts culinaires

Le chef triplement étoilé est aujourd’hui à la tête de 39 restaurants à travers le monde. Fort d’expériences notables auprès de chefs étoilés, dont Paul Bocuse et Louis Outhier, Jean-Georges Vongerichten a fait ses armes en Asie, en poursuivant sa formation à l’Oriental à Bangkok, au Méridien à Singapour, puis au Mandarin Hotel à Hong-Kong. C’est au cours de ces séjours professionnels en Asie qu’il a développé sa passion pour les saveurs exotiques. JeanGeorges Vongerichten veille sur tous les aspects de ses restaurants : concept, menu, conception architecturale…

la “Jean-Georges touch” est omniprésente ! À travers sa collaboration avec La Mamounia, Jean-Georges Vongerichten réalise sa première implantation sur le continent africain : “On vient avec notre savoir-faire, on travaille avec une équipe locale prometteuse, et je m’inspire des produits marocains que je trouve fascinants ! Si vous me demandez les incontournables à tester, je vous recommanderai la fameuse pizza aux truffes cuite au feu de bois à l’Italien, ou encore le poulet aux agrumes et le saint-pierre à la sauce malaisienne à l’Asiatique», confie le grand chef.

Pierre Jochem : Directeur général de La Mamounia

Singapour, Inde, États-Unis, Chine, Thaïlande, Angleterre… Pierre Jochem est riche d’une carrière notable à l’international. C’est en 2013 qu’il s’est emparé de la direction de La Mamounia avec l’objectif d’en faire un palace intemporel au goût du XXIe siècle. Une promesse tenue par cet expert de l’hôtellerie de luxe qui a orchestré, d’une main de maître, les travaux de rénovation : “On dit souvent que La Mamounia a la baraka et c’est bien le cas. En effet, grâce à toutes les rencontres et les partenaires qui ont participé à cette magnifique aventure qui est née de l’envie d’offrir des expériences culinaires nouvelles à notre clientèle, nous avons pu penser à tout. Mais l’objectif premier était de respecter le charme de la grande dame, un charme inégalé et intouchable depuis 97 ans”. Après cette belle métamorphose, le palace emblématique de la ville rouge pourrait faire l’objet, durant l’été prochain, d’autres travaux de rénovation en ce qui concerne le restaurant marocain et le lobby, entre autres.

Pierre Hermé : Chef pâtissier-chocolatier

Surnommé le “Picasso de la pâtisserie”, Pierre Hermé est l’héritier de quatre générations de boulangers pâtissiers alsaciens. Tel un artiste, il imagine les goûts et les associations de saveurs en s’inspirant de ses rencontres, de ses lectures et voyages. Pierre Hermé et son associé, Charles Znaty, fondent la Maison Pierre Hermé Paris en 1998, qui se déploie assez rapidement à l’international avec plusieurs dizaines de points de vente en Europe, en Asie et au Moyen-Orient. Élu Meilleur Pâtissier du Monde en 2016, l’inventeur de la “haute pâtisserie” porte le Royaume chérifien dans son cœur : “Depuis que j’ai mis un pied au Maroc, je continue dans ma quête de découvertes et je puise mon inspiration dans l’ADN de ce pays. Par exemple, la tablette de chocolat La Mamounia est inspirée des pavés de la route menant à Jemaa el Fna. De même, l’amlou et les agrumes locaux font partie intégrante de quelques-unes de mes réalisations et je continue à chercher des produits du Royaume que je pourrais inclure dans mes créations. J’ai également réalisé ma vision de la corne de gazelle après avoir passé une journée enrichissante avec des femmes marocaines”, explique Pierre Hermé lors de la conférence de presse.

Patrick Jouin et Sanjit Manku : Agence Jouin-Manku

Associés aux plus grands pour des projets d’exception, à l’instar d’Alain Ducasse, Pierre Hermé, Thierry Marx ou encore Van Cleef & Arpels, Patrick Jouin et Sanjit Manku développent une dialectique créative dédiée aux projets d’aménagement d’espace ou de design d’architecture. Complicité professionnelle fusionnelle, inventivité inépuisable et une sensibilité poétique, le tandem Jouin-Manku disposait de plus d’un atout pour mener à bien la métamorphose du palace : “Quand Pierre Jocheme nous a invités à découvrir La Mamounia, nous sommes instantanément tombés amoureux de ce lieu et on a immédiatement compris que l’on touchait à un mythe. On a peur quand on est designer ou architecte de transformer quelque chose qui est déjà absolument magnifique sans l’abîmer. Le point de départ du projet était d’abord l’art de vivre, la générosité, le plaisir d’être là et cette notion du temps qui s’arrête. ‘Il faut que tout change pour que rien ne change’, nous avions cette fameuse phrase en tête quand on a commencé à travailler”, affirme Patrick Jouin.