Cactus et plantes aromatiques, l’agriculture durable

À défaut de jeunesse éternelle, la nature nous offre tout de même quelques pépites pour adoucir les empreintes du temps. Et ces pépites abondent dans notre région. En vedette, le cactus. Une mine d’or. L’industrie cosmétique n’en finit pas de convoiter son huile miraculeuse aux effets antirides surpuissants. Un produit qui se négocie autour de 10.000 DH le litre. Une manne pour l’économie locale. Alors le pays plante et étend, forme les agriculteurs, modernise ses unités de valorisation et encadre les organisations professionnelles pour une meilleure gestion en vue de pérenniser le marché. Il s’agit également de travailler sur les circuits de commercialisation et la diversification commerciale. Si Rhamna est la ville qui compte le plus d’unités, toute la zone Marrakech-Safi étend son exploitation du cactus sur 54.000 ha pour une production annuelle de 350.000 tonnes, répartie sur les 8.500 producteurs que compte la région. Les produits dérivés agroalimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques se multipliant, la valeur ajoutée du cactus est passée de 194 millions de DH en 2008 à 468 millions de DH en 2016, soit une augmentation de 225 %. Son avantage est aussi de parfaitement s’intégrer à notre climat aride et semi-aride, de résister à la sécheresse et, bonus, de lutter contre l’érosion des sols. Un éventail de qualités. D’autant que sa culture demande peu d’investissements pour un rendement plus élevé que les autres exploitations agricoles traditionnelles.

Quant aux plantes aromatiques et médicinales, même stratégie d’organisation. La quasi-totalité récoltée concerne les plantes sauvages ou spontanées, et est exportée sur les marchés étrangers, la demande mondiale étant en perpétuelle croissance. Il reste donc beaucoup à faire pour que la région tire pleinement profit de cette matière première dont raffolent les industriels et les professionnels des secteurs de l’alimentation, de la parfumerie et de la cosmétique. Sur les 4.200 espèces que l’on trouve au Maroc, seule une trentaine est exploitée. Ce créneau a donc lui aussi de beaux jours devant lui, avec de belles promesses financières pour les communautés locales, et en particulier pour les femmes.